Tour des Balkans: Bosnie, Monténégro, Albanie, Macédoine, Serbie... (2014)

Accueil      Jusqu'en Bosnie: France, Suisse, Allemagne, Autriche, Slovénie, Croatie   Bosnie: Bihac, Jajce, Travnik   Sarajevo   Mostar et Trebinje   Monténégro: Kotor   Cetinje, Ostrog, Durmitor et Canyon de Tara   Albanie: Shköder et Kruja   Dürres et Berat   Macédoine: Ohrid et Mavrovo   Serbie: Vranjska Banja et Novi Pazar   Canyon de l'Uvac, Zlatibor, Parc de Tara, Barajevo   Belgrade et Novi Sad   Hongrie, Autriche: Podersdorf am See   Slovaquie: Bratislava   Retour: Autriche: Melk et Allemagne: Regensburg 

   
         
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Jour: 198 km    Total: 2699 km

Je dilapide les derniers kunas dans quelques litres de diesel puis nous franchissons la frontière bosniaque.

La route serpente entre les collines.

Premier village, je me fais flasher. Deuxième village, j’ai encore droit à une photo. Après avoir testé le bon fonctionnement des radars bosniaques, je décide de lever le pied.

La majeure partie de la population en Bosnie est de confession musulmane. Dès la frontière passée, l’ambiance est caractéristique. Mosquées et tapis immenses qui sèchent à même le sol.

Nous arrivons à Bihac, première ville de Bosnie en venant de Croatie. Une voiture française se gare à côté de nous, ne s’acquitte pas du ticket de parking. Cinq minutes à peine se sont écoulées qu’un sabot l’immobilise. Moi qui hésitais à payer... Je change de l’argent à la banque, la vieille femme devant moi signe de son empreinte digitale.

   

   

   

   

   

   

Nous déjeunons à quatre pour 6 euros puis quelques pas dans cette cité agréable. L’appel à la prière nous rappelle qu’il est l’heure de poursuivre notre route.

Étonnant. Les traces de la guerre sont encore très visibles. De nombreuses maisons ont conservé les impacts de balles, lorsqu’elles ne sont pas encore à moitié détruites.

S’il fallait faire des statistiques, je dirais que la moitié des maisons ne sont pas achevées et pour la plupart ne le seront jamais, un quart d’entre elles sont en ruines, enfin, le dernier quart est constitué d’habitations achevées et ravalées.

Jajce est une étape intéressante à plusieurs titres. Petite ville agréable, elle abrite en son centre une cascade d’une vingtaine de mètres de hauteur, une forteresse (14ème siècle) qui la domine et des ruelles tortueuses et pavées.

Nous filons à la cascade puis posons nos roues pour la nuit à quelques kilomètres du centre, en bord de lac, sur le parking d’un hôtel. Nous nous réservons la visite plus approfondie pour le lendemain.

   

   


Jour:  173 km   Total: 2872 km

Réveil tranquille, café à l’hôtel, les petits peuvent profiter des multiples structures de jeu de l’établissement.

Nous partons à l’assaut de la forteresse puis poursuivons notre périple.

   

   

   

 Nous poursuivons sur la route de Sarajevo.

   

Travnik est une ville étrange, dépaysante à souhait. Un mélange d’orient et d’occident, de délabrement et de poussière.

Difficile de se garer. Enfin une place. Une belle place sous un panneau « interdiction de stationner ». Quatre hommes sont assis à une dizaine de mètres.

« Français ? »

« oui »

« vous pouvez vous garer »

Visiblement ils se chargent de surveiller le fourgon. De surcroît, ils semblent ne pas avoir d’autres obligations.

A l’image de ces quatre charmants messieurs, les rues et les cafés sont peuplés d’hommes. La présence des femmes est rare. On retrouve cette caractéristique dans les pays du Maghreb par exemple et globalement dans les pays musulmans. L’atmosphère est singulière, étonnante, envoûtante, intrigante dans une certaine mesure. Géographiquement nous sommes en Europe mais l’image et le son ne semblent pas renvoyer cette réalité. A vrai dire, ce que nous voyons ne ressemble à rien que nous ne connaissions.

Deux heures se sont écoulées et les gars du parking ont disparu. Je déplace donc le fourgon.

Les enfants ne veulent pas marcher. Un peu d’ingéniosité et de compromis et la poussette simple se transforme en poussette double. Pour le moment, cela fonctionne malgré les signes de fatigue de l’engin.

   

   

Montée éprouvante (pour moi) jusqu’à la forteresse qui domine les minarets.

   

   

   

       

   

   

A notre retour, un gamin essaie par tous les moyens d’ouvrir les portes de notre véhicule. Je le chasse, il revient à la charge…

La route se poursuit et nous sommes en quête d’un lieu pour dormir. Vendeurs de CD, de DVD, de miel ou de pastèques se succèdent. La grande majorité des habitations est délabrée, détruites ou en chantier depuis plusieurs années. Les chiens sont errants en Bosnie., il y a en toujours un qui risque de passer sous mes roues. Tout cela est peu engageant pour passer la nuit.

Nous empruntons la seule autoroute bosniaque, celle qui mène à Sarajevo. L’espoir de trouver un lieu sinon accueillant, le moins hostile possible s’amenuise. Nous pénétrons dans la banlieue de Sarajevo. Poussière, chantiers, vendeurs en tous genres… Il est 19h00 passées. Une, deux, trois stations-service, un hôtel, un restaurant. Tout le monde connaît un camping à Sarajevo et tous nous indiquent une direction différente. Pas un ne parle anglais ou allemand et je ne parle toujours pas le bosniaque… Au péage, le guichetier, dans un anglais impeccable nous confirme qu’il existe un camping. Toujours tout droit.

Évidemment, pas le moindre camping à l’horizon.

Nous décidons de prendre la route de Mostar et de passer la nuit dans la première station-service se présentant. Les petits ont atteint leur LPM (limite de patience maximale). Il nous faut trouver un lieu rapidement ;

Nous suivons la signalisation qui doit nous mener vers Mostar. Je rate un panneau et voit s’éloigner la route convoitée. Je jure, je m’énerve et cherche un moyen de faire demi-tour. A la prochaine intersection, s’il faut franchir la ligne blanche ou un quelconque terre-plein, rien ne m’empêchera de parti dans le sens inverse… Rien, sauf ce panneau où est inscrit en blanc sur fond marron « CAMPING ». La flèche indique tout droit, je ravale aussitôt mes envies de bifurcations.

Il est 20h00, nous lâchons les petits sur cette immense étendue d’herbe, l’appel à la prière résonne, on peut enfin souffler.

 

 

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Photos et textes © Pierre Letienne