Tour des Balkans: Bosnie, Monténégro, Albanie, Macédoine, Serbie... (2014)

Accueil      Jusqu'en Bosnie: France, Suisse, Allemagne, Autriche, Slovénie, Croatie   Bosnie: Bihac, Jajce, Travnik   Sarajevo   Mostar et Trebinje   Monténégro: Kotor   Cetinje, Ostrog, Durmitor et Canyon de Tara   Albanie: Shköder et Kruja   Dürres et Berat   Macédoine: Ohrid et Mavrovo   Serbie: Vranjska Banja et Novi Pazar   Canyon de l'Uvac, Zlatibor, Parc de Tara, Barajevo   Belgrade et Novi Sad   Hongrie, Autriche: Podersdorf am See   Slovaquie: Bratislava   Retour: Autriche: Melk et Allemagne: Regensburg

   
         
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Jour: 348 km    Total: 4992 km

La frontière serbe est passée sans encombre. La pause déjeuner doit avoir lieu dans un parc ombragé merveilleux situé dans une station thermale elle aussi merveilleuse, bordée par des hôtels et demeures... merveilleuses. La description de Vranjska Banja qui nous est faite dans le guide nous promet donc des instants merveilleux. Nous avons cependant appris à nous méfier et notre enthousiasme est mesuré.

Voici donc ce que j'écrirais à la place de ce rédacteur qui, vraisemblablement, n'a jamais mis les pieds dans ce patelin:

" Cité thermale décadente. Ne manquez pas l'immense hôtel en ruines, tagué et envahi par la végétation ainsi que les demeures délabrées qui bordent le petit parc. Les jours de chaleur sont à éviter car les arbustes, du fait de leur taille modeste, n'apportent pas d'ombre. La majorité des établissements présents dans la minuscule rue principale sont des casinos aux vitres calfeutrées. La rivière qui traverse Vranjska Banja a été aménagée et bétonnée si bien qu'elle ressemble à un caniveau de grande taille."

Hormis ces aspects peu flatteurs, et la crainte de s'être trompés de lieu, la pause est appréciée, les vélos sont sortis et les bureks engloutis sont savoureux.

   

   

   

Nous repartons sous la pluie.

Une de mes brillantes idées nous conduit à sortir de l'autoroute et couper à travers champs pour rejoindre Kraljevo. J'ai une carte détaillée, j'en profite. L'itinéraire bis emprunte des routes routes rouges (axes principaux) puis des routes jaunes (ce qui correspond à nos départementales) puis se termine par quelques dizaines de kilomètres de routes indiquées en blanc  qui correspondent, j'imagine, à des voies plus petites.

La pluie redouble alors que nous nous enfonçons dans les profondeurs serbes. La route se rétrécit et les panneaux, jusqu'alors traduit en écriture latine, ne sont plus qu'en cyrillique. Faisant confiance à mon sens de l'orientation, nous poursuivons notre plongée.

La pluie forcit, le revêtement de la route se dégrade. La forêt a remplacé les champs et depuis quelques temps déjà, nous n'avons croisé personne. Les panneaux indiquant les directions ont totalement disparu. Le brouillard vient me compliquer la tâche. D'autant que sur cette petite route, des portions de bitume ont laissé place à des torrents de boue.

Cela fait déjà plusieurs heures que nous avons quitté la route rouge et notre errance forestière se poursuit.

Enfin, un panneau indique Krusevac. Pour être plus précis, deux panneaux indiquent Krusevac, et ce, dans deux directions opposées. Je prends à gauche et déjà, quelques habitations apparaissent.  Les habitants, armés de pelles, creusent les fossés. La route s'est transformée en rivière et les rivières en torrents.

Il est temps de trouver un lieu pour dormir. Un parking de restaurant nous convient, le patron n'est pas  de cet avis.

C'est finalement à l'entrée de Kraljevo que nous trouvons une station-service avec toboggan (trempé) et wifi.


Jour: 230 km    Total:5222 km

Une pluie fine nous accueille au réveil.

Notre route se poursuit plein sud. Le château de Maglic, installé sur un promontoire, domine toute la région. Je suis envoyé comme éclaireur, Anne Gaëlle et les enfants m'attendent au fourgon. Le pont suspendu qui enjambe la rivière gonflée par les pluies permet d'accéder à l'édifice. Les planches disjointes craquent sous mes pas, le pont se balance dangereusement au dessus des remous. Finalement, je fais demi-tour. De toutes façons, la maman refusera que ses petits mettent un orteil sur cette passerelle.

Inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco, le monastère de Studenica (12ème ) est un édifice majeur en Serbie. L'Église de la Sainte Mère de Dieu, le bâtiment principal, est construit intégralement en marbre.

La pluie cesse enfin.

   

   

       

La route se poursuit vers le sud.

   

   

   

   

Nous parvenons à Novi Pazar, ville méridionale, à la frontière du Kosovo. La cité a la particularité d'être à majorité musulmane. les minarets y remplacent donc les clochers et, nous concernant, le soleil remplace la pluie.

La ville et sa zone piétonne et l'ambiance générale sont agréables mais quelques détails nous interpellent. Le nombre de voitures de luxe immatriculées en Allemagne et en Suisse est étonnant. Certaines coûtent plus de 200 000 euros. Il s'agit certainement de Serbes vivant dans ces pays revenant l'été mais ces signes de grande richesse sèment quelques interrogations. Les bureaux de change sont également très nombreux alors que les touristes sont inexistants. Ajoutons les quelques gamins de moins de 12 ans déambulant pieds nus, la cigarette aux lèvres, tout cela concourt à une atmosphère spéciale. (Si vous êtes des lecteurs assidus, je trouverai une partie d'explication un peu plus loin dans le carnet...)

Les petits sont difficilement contrôlables et la promenade est difficile.

   

   

La route de Nova Vajos est magnifique. Elle borde la frontière du Monténégro, louvoie entre les collines et offre des vues superbes sur la campagne. Cependant, ces beaux paysages ne nous donnent pas un lieu où nous pourrons dormir. L'heure avance, le soleil décline, il va falloir partir à la recherche d'un bivouac.

   

 

 

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Photos et textes © Pierre Letienne