Bolivie - Chili, aux pays des superlatifs... (2005)

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• L'Isla Del Sol, havre de paix sur le lac Titicaca
• Le Salar d'Uyuni et ses îles.
  • La traversée en 4x4 du Sud Lipez, entre volcans et lacs, le tout à près de 4000 m d'altitude
  • Une plongée angoissante dans les profondeurs de la mine d'argent de Potosi
  • Une pause chaleureuse à Sucre
  • L'ascension du Huyana Potosi qui domine de ses 6088 m l'Altiplano

 

Retour en Amérique du sud, cette fois-ci avec ma petite femme… Pourtant les troubles sociaux au mois d’avril 2005 entachent le tableau idyllique que nous nous faisons de la Bolivie, grand et haut pays, pauvre aussi mais qui dévoile à celui qui donne de sa personne, des richesses aussi inestimées qu’inattendues… Pays aux multiples superlatifs ; plus pauvre d’Amérique du Sud, plus haute capitale, plus haute ville du monde, plus grandes étendues plates, plus grandes réserves de sels … Un passage au Chili où nous parcourons le désert le plus aride du monde…

Un voyage riche en grands espaces mais aussi riches en émotions, au contact d’une population qui n’a rien oublié de ses traditions millénaires et pour qui l’hospitalité et le sourire semblent être les piliers d’une difficile condition humaine… Un mois, à travers ces pays qui indéniablement marquent celui qui prend le temps de les découvrir.


22h30, départ avec ma petite femme pour La Paz, via San Paolo et Santa Cruz. Les feux d’artifice du 14 juillet nous accompagnent.


05h00, heure locale, arrivée à Sao Paolo de nuit, l’avion a du retard, nous y patienterons cinq heures.  Nous quittons le Brésil, puis après une courte escale a Santa Cruz, les montagnes se dessinent, l’altiplano se devine, nous approchons de La Paz. Quelques bâtiments, des milliers de bâtiments sur l’altiplano et d’un coup, une faille, une rupture, une vallée immense qui déborde,  bienvenue à La Paz.  L’avion passe au dessus de ce canyon, surplombe cette immense ville qui est également la plus haute capitale du monde, entame un demi-tour et vient lécher les toits des derniers bâtiments. C’est extraordinaire !  Nous atterrissons dans  l’aéroport le plus haut du monde (4100 mètres d'altitude), les sacs arrivent, nous hélons un taxi direction centre ville. 4100 mètres, brutalement, sans adaptation préalable, l’organisme le ressent. C’est quelque peu hébétés que nous nous engageons dans cette immense vallée, nous découvrons petit à petit cette ville tentaculaire.

Nous arrivons à l’hôtel à 3700 mètres, sieste et réveil vaseux, migraineux…

Il faut boire de l’eau, beaucoup d’eau !

 


Réveil 7h00, nous prenons le petit déjeuner avant d’aller tâter la température extérieure. Il est 8h00 du matin, nous nous dirigeons vers l’Eglise San Francisco. Il y a beaucoup de monde, ce tumulte si particulier, les odeurs fortes,  les sons, je retrouve avec émotion toute cette atmosphère que j’avais connu trois ans auparavant au Pérou. Certains gisent à même le sol, certains sont ivres, d’autres semblent drogués… Trop d’émotions pour ma petite puce. Nous nous engageons sur le Prado, l’artère centrale de La Paz. Nous arrivons en redescendant l’avenue, dans les quartiers chics, plus aérés.

Nous marchons une bonne heure, retournons à l’hôtel, dormons deux heures puis déjeunons. Dans l’après-midi, nous nous rendons en taxi dans les beaux quartiers, au siège de Terra Andina où Olivier, un français expatrié nous informe et nous conseille sur ce que nous allons voir. Nous avons réservé par son biais un 4x4 pour traverser le Sud Lipez jusqu’au Chili.  Nous déambulons par la suite 1h30 dans les marchés bruyants et colorés dans le quartier de la Callé Sagarnaga. Pommes de terres, oranges, viandes et même poissons gisent à même le sol, de grosses dames en jupes, arborent foulard coloré et chapeau melon, attendent le client en conversant.

Nous retournons à l’hôtel, réservons le bus pour Copacabana pour le lendemain, sur les bords du lac Titicaca, dînons et nous couchons.

 


Lever 06h00, le bus vient nous chercher à 06h30, il arrivera à 07h30 ( heure Bolivienne…).  Anne Gaëlle a oublié ses lunettes dans la chambre, je demande au chauffeur de m’attendre une minute, il refuse, j’insiste, j’implore, je cours, remonte la calle Sagarnaga, monte les marches quatre à quatre, demande les clés, retrouve les lunettes, jette les clés sur le comptoir de l’accueil, je retourne au bus au pas de course, nous partons. Trente minutes pour récupérer, un sprint à 3700 mètres d’altitude laisse des marques…   Après quelques arrêts pour prendre des voyageurs, la route s’élève, nous quittons le centre de La Paz, les maisons se délabrent. Nous sommes à El Alto, un ancien quartier de La Paz qui a son indépendance depuis quelques années. C’est une immense ville perchée à 4100 mètres d’altitude, tout y est délabré, tout y est tumulte et brouillon. El Alto concentre les exclus et les pauvres gens. Il s’y installent à 4100 mètres, repoussant constamment les limites tentaculaires de La Paz. La Paz déborde, El Alto s’accroît.  Après deux heures de traversée sur une route pourrie, nous prenons à gauche dans un village, une piste que je pensais temporaire… Nous traversons des hameaux coupés du monde, les hommes y ont construit des maisons avec les moyens du bord, des maisons avec ou sans toit, avec ou sans vitre.

Deux heures de piste chaotique puis nous apercevons enfin le Lac Titicaca . Anne Gaëlle ne se sent pas bien, moi, ce n’est pas non plus la grande forme… Enfin une route bitumée, une heure plus tard, nous sommes à San Pedro de Tiquina, sur les rives du lac.. Beaucoup de vent, des perspectives infinies, des vagues, nous avons l’impression d’être au bord de la mer. Le bus embarque sur un bac, fait de planches disjointes et vermoulues, on nous fait comprendre qu’il ne faut pas rester dans le bus. Nous embarquons sur une navette qui arbore le même plancher.  Nous traversons, reprenons le bus, puis une magnifique route perchée à 4200 mètres d’altitude nous offre des vues extraordinaires sur le Lac et nous mène  à Copacabana, petite bourgade portuaire et animée. L’hôtel : 6 euros la chambre double avec wc et douche chaude, télévision, vue sur le lac et petit déjeuner inclus ! Nous déjeunons, Anne Gaëlle essaie tout du moins, il lui est très difficile de manger depuis trois jours : les odeurs, l’altitude, le choc émotionnel… Nous allons nous promener sur la seule plage de Bolivie, balayée par les vents, nous sommes exténués. Une petite visite des rues animées et de la cathédrale de Copacabana. Elles est démesurément grande au vu de la taille de cette ville, d’un blanc éclatant, et une architecture de style mauresque d’une beauté déconcertante.

Une curieuse parade a lieu devant le parvis, au milieu des échoppes vendant toutes sortes de produits dérivés à la gloire de Jésus, la bénédiction des voitures. Lorsque l’on observe leur façon de conduire, cette bénédiction ne semble pas inutile. Nous traversons les marchés, observons les va-et-vient dans les parcs, dînons, pas d’eau chaude, donc pas de douche et nous allons nous coucher alors que règne dans la chambre, un froid glacial.

   


Lever 07h00, petit déjeuner et petite marche pour se mettre en forme. Notre objectif, le Cerro Calveiro, petite colline sacrée qui domine de ses 3966 mètres Copacabana. Au sommet, des croix, des monuments religieux. La vue est infinie ; Copacabana en contrebas, sa cathédrale démesurée, le lac, le Pérou, l’Ile du Soleil se dévoilent à nous… En nous asseyant sur une stèle, nous sentons que nous dérangeons….

   

Un vieille femme nous regarde, son air est peu accueillant… Elle déploie un tissu coloré, fait des petits tas avec des cailloux, cet étrange balai dure une dizaine de minutes puis tout d’un coup, nous ressentons Anne Gaëlle et moi, la même douleur au même endroit ! Des picotements narine droite qui remontent dans les sinus ! La douleur n’est pas insupportable, mais nous quittons rapidement l’endroit… Il nous semble avoir été ensorcelés !

Nous redescendons donc, rejoignons les ruelles du village, faites de terre et de poussière, nous partons ainsi à la rencontre des enfants, des lamas, des chiens errants et des oies. Nous seront attaqués sans pitié par ces antipathiques volailles… A l’hôtel, toujours pas d’eau, toujours pas de douche… L’après-midi est consacrée à l’achat de provisions, nous réservons par la même occasion nos billets de bateau pour l’Isla del Sol ( l’Ile du Soleil ) pour le lendemain.

   

Restaurant, puis coucher.

 
 

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Photos et textes © Pierre Letienne