Maroc, entre neige et sable... (2003)

   

         Accueil    Ascension du Toubkal  Région du M'Goun  Ski dans le Sahara

   

 

 

• La gastronomie
• L'accueil toujours chaleureux, la communication facile
  • Un ski exotique dans des régions reculées
  • Le plateau de Tarkeditt, lieu inoubliable où nous avons rencontré le silence profond et absolu (et depuis, je n'ai jamais revécu cela)
  • La place  Djemaa El Fna, immense théâtre de rue
  • Du ski dans le Sahara !

 

 

Quinze jours, du 6 au 20 février 2003, pour tester la neige Nord-Africaine, pour effectuer l'ascension puis la descente à ski des deux géants de l'Atlas : Le Djebel Toubkal ( 4167 m ) et le M'Goun ( 4088 m ). Récit d'une aventure au Maroc, ce pays où les montagnes plongent dans le désert, et le désert dans la mer, ce pays où les itinéraires mènent aussi et surtout au cœur de soi et des autres…

 

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Décollage avec une heure de retard, les salariés d'Air Lib manifestent sur les pistes... Trois heures plus tard, nous atterrissons à Marrakech. Palmiers, soleil, prières et garde royale sont au rendez vous.

Nous négocions de suite un taxi pour Imlil, dernier village au pied du Toubkal . Nous apprenons déjà, ce que signifie négocier au Maroc...

Imlil, petit village en bout de piste, niché à 1800 m, Imlil avec sa place, ses vieux qui y discutent, ses maisons en terre, ses enfants barbouillés, sa mosquée et surtout ses montagnes. Le taxi nous dépose, un homme nous interpelle, nous irons dormir chez lui.

 


Nous partons vers 9 heures, accompagnés de la mule et du muletier que nous avons engagés pour monter jusqu'à la limite des neiges, vers 2800 m.

Nous doublons 5 suédois dans la montée, puis au bout de quelques heures sur des sentiers escarpés, nous parvenons en fond de vallée, la mule ne peut aller plus loin.
le refuge est à une heure encore, nous sommes désormais lourdement chargés ( + de 30 kg ).

Une bonne heure plus tard, nous atteignons le refuge du Toubkal, devant lequel nous dûmes négocier ( encore ) pour planter la tente à ses abords.

   

Nous en profitons pour tester la neige marocaine sur quelques centaines de mètres...
20h00, nous sommes couchés depuis déjà 1h30, le mot "silence" prend toute sa signification.

 


Nous partons vers 7h00 pour tenter l'ascension du Djebel Toubkal ( 4167 m ).
Nous évoluons dans une longue vallée, dans le prolongement du refuge, la neige est au rendez vous...

Nous sommes seuls.

Nous atteignons un col à 3800 m, et après vérification sur la carte, nous ne sommes pas dans la bonne vallée.

Qu'importe, nous allons effectuer l'ascension d'un autre sommet, le Djebel Ouanoukrim (4089 m).
Au bout de 100 m, Gatien à des problèmes de crampons, il doit redescendre, je continue tout seul sur l'itinéraire mixte, pas toujours facile à trouver.

Je rejoins Gatien deux heures plus tard, puis, après avoir croisé un guide et deux clients australiens, nous nous engageons dans la combe pour 600 m de descente dans une neige parfois bonne, souvent mauvaise...

Nous regagnons la tente, puis nous négocions la mule pour le retour.  Nous ferons le Toubkal demain.

Après  pris l'inévitable thé à la menthe et la discussion sur le matériel technique avec le guide rencontré( en voyant les fixations des skis : " tu troques ?" ), nous allons nous coucher.


Départ à la frontale à 6h15, il fait -5°c dans la tente, -10°c à l'extérieur. Nous sortons difficilement de nos duvets encore chauds.

Toute la pente est gelée, je monte en crampons, Gatien galère un peu avec ses raquettes, ce qui lui vaudra quelques frayeurs...


 

Je les garde jusqu'au col (3900 m ) que nous atteignons 2h30 plus tard.
A cette altitude, le vent est très violent, le flancs de la montagne dégarnis et la température doit être inférieure à -15°c.

Nous laissons au col nos skis et nous engageons sur la crête qui permet d'atteindre le sommet.

Une heure de vent, de cailloux, de poussière plus tard, nous sommes au sommet du Djebel Toubkal, sommet du Maroc et accessoirement, plus haut sommet d'Afrique du Nord ( 4167m ).

   
 

Nous restons 15 minutes à contempler les terres arides que nous dominons, la plaine de Marrakech à l'ouest et les déserts rocailleux à l'est.

Nous reprenons nos skis au col puis entamons la descente dans une neige dure.

1h30, nous sommes à la tente, 12h30, le camp est démonté, nous partons à la rencontre de notre mule.

 

   
 

Nous arrivons vers 16h00 à Imlil, fatigués et surtout affamés. ( 1 litre de thé dans le ventre depuis 5h30 le matin ). Le soir, nous sommes invités chez Mohamed ( rencontré 2 jours plus tôt ) pour y déguster un couscous "préparé par les femmes".

20h30, nous nous écroulons de fatigue dans de vrais lits.

 
 

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Photos et textes © Pierre Letienne