Après un réveil tardif, l'habituelle " mission Internet " ... Nous déjeunons à 12h30 avec nos amis français et Marc.
Nous faisons un point
matériel avec Marc et
Magno vers 10h00. Le
reste de la journée est
consacré au repos et à
la préparation du
matériel pour le
lendemain.
Nous avons une petite
visite à l'hôtel de nos
amis belges qui
reviennent du
Chopicalqui, avec une
petite gelure de
l'orteil, sans gravité.
Nous partons demain à
7h30 pour quatre jours
pour tenter l'ascension
du Chopicalqui ( 6354 m
), des nouvelles dans
quatre jours environ...
Nous partons comme prévu
en mini bus pour le
Chopicalqui.
Apres 2h30 de piste, le
mini bus nous dépose
dans un virage vers 4150
m, virage duquel part un
petit chemin qui doit
nous mener au camp de
base puis camp moraine
du Chopicalqui. Le camp
de base (4300 m) n'est
qu'à 30 minutes de la
piste, nous irons donc
dormir au camp moraine (4900 m).
Au camp de base, nous
croisons une expédition
coréenne qui comporte
une vingtaine de
membres. Cette
expédition est
suréquipée; radio, camps
permanents,
banderoles... c'est
déroutant de
professionnalisme. Les
coréens restent 11 jours
sur la montagne, nous
n'en passerons que
quatre.... Nous
dépassons donc le camp
de base pour traverser
la moraine qui doit nous
mener quatre heures plus
tard au camp moraine.
Alors que nous
traversons la moraine,
nous apercevons une
énorme avalanche qui
dévale du Huascaran,
dans un fracas
étourdissant... Nous en
apercevrons (et
filmerons) encore quatre. Sans danger objectif
pour nous (nous étions
absolument hors de
portée), cela est
néanmoins
particulièrement
impressionnant.
Nous arrivons au camp
moraine où sont
installés bien sûr
quelques coréens, et
nous montons le camp
dans un décors de
rêve...
Nous avons vue sur tout le nord de la cordillère blanche ( Huandoy, Pisco, Chacraraju, Alpamayo... )
Réveil tardif au camp moraine, aujourd’hui, nous devons monter au camp 2 qui se trouve vers 5200 m. L'étape ne doit pas être très longue, au plus trois heures... Nous prenons pied sur le glacier vers 5000 m ou nous croisons des expéditions qui redescendent, tous n'ont pas fait le sommet... Le camp initial vers 5200 m est malheureusement indisponible (chute de séracs ), nous montons finalement, laborieusement plus haut, vers 5500 (on s'apercevra plus tard avec le GPS que nous sommes finalement a plus de 5600 m).
Des coréens , bien sûr et des allemands occupent l'endroit.
Nous montons le camp dans le vent et un froid glacial et nous rentrons dans la tente: il est 15h00 et commencent les longues heures d'attente, les heures pendant lesquelles personne n'est très bien, pendant lesquelles il faut boire et manger, bien que ce soit difficile, les heures pendant lesquelles il ne faut pas dormir, sous peine de nuit blanche...
Gatien va à peu près
bien, Frédéric "plane"
un peu, moi ça ne va pas
trop mal...
Nous sommes cependant
gratifiés d'un splendide
couché de soleil, mon
plus beau en tous cas…
Après s'être forcés à manger, nous nous couchons pour une nuit froide et entrecoupée de réveils.
Lever 2h30, je suis
réveillé depuis 2h00 par
le réchaud à essence qui
brûle dans le froid
glacial de la nuit...
Frédéric va beaucoup
mieux, Gatien a mal au genoux,
c'est peu
encourageant...
Nous nous levons tant
bien que mal, avalons
une tasse de thé et nous
partons vers 3h30 sur
cette montagne que
seules nos lampes
frontales éclairent.
Nous partons les
derniers, devant nous,
une dizaine de coréens
et les allemands. Nous
distinguons au loin les
frontales... Nous
partons assez vite, au
bout de 45 minutes, nous
doublons les coréens, au
bout d'1h30, nous sommes
seuls devant.
Le vent se lève avec le jour, il fait glacial !!
Nous arrivons nous aussi avec le jour en haut d'une grande pente de neige à 55-60 degrés, nous sommes frigorifiés, la température doit avoisiner les -20 degrés. Nous sommes vers 6100 m. Nous passons sous une barrière de séracs et la Gatien qui est 20 m devant moi veut faire demi tour, ça ne va pas, sa tête ne répond plus, l'altitude l'empêche d'aller plus loin.
Après 10 minutes de
réflexion, Marc et
Gatien font demi-tour,
c'est la règle en montagne
malheureusement!
Nous continuons donc
Frédéric et moi, avec
Magno, il nous reste
environ 200 m...
Ceux qui connaissent
l'arrête des bosses au
Mont Blanc, sauront ce
que nous avons vécu: des
montées et des descentes
sans jamais voir le
sommet, puis, comme dans
un rêve, une montée et
plus rien au dessus: le
sommet et une vue
vertigineuse sur la
cordillère blanche !
C'est époustouflant !
Nous sommes au sommet du Chopicalqui ( 6354 m ).
Nous avons mis 1h10
depuis que nous avons
quitté Gatien.
Le vent est extrêmement
fort et froid, il fait
environ -30 degrés.
Je dois changer la
pellicule de l'appareil
photo, filmer, j'enlève
mes gants 3 minutes,
c'est l’enfer ! Nous ne
restons guère plus de 10
minutes au sommet,
pressés de retrouver de
la chaleur, de l'air et
de manger un peu (nous
n' avons rien mangé
depuis la veille).
A la descente nous
croisons à une heure du
sommet les allemands,
suivis des coréens.
Les allemands ont équipé
de cordes fixes les
passages délicats, ils
ont perdu beaucoup de
temps. C'est un peu
l'embouteillage vers
6200 m mais qu'importe,
nous avons eu un temps
splendide et le sommet
pour nous trois.
Nous redescendons fatigués au camp 2 à 5600 m, nous mangeons et buvons, démontons le camp et décidons de redescendre dès le jour même au camp de base à 4300 m. Cela fait une grosse journée mais plus on descendra, mieux nous dormirons, plus nous aurons chaud, plus vite nous récupérerons. Nous arriverons vers 16h00 au camp de base (partis à 3h30 le matin pour le sommet).
Nous sommes très
fatigués, mais heureux
d'être dès le lendemain
à Huaraz.
Gatien à un pouce de la
main gelé
superficiellement et moi
4 doigts de la main
droite qui ont perdu
toute sensibilité.
Racra nous prépare un festin, comme d'habitude. Vers 20h00, nous voyons des lampes frontales 100 m au dessus et d'autres très loin sur la moraine. Les premières sont celles des allemands qui redescendent de nuit ( !!?? ), les secondes, très éloignées ( à 2 heures ) sont celles des coréens qui redescendent un de leur compatriote qui a fait un œdème pulmonaire au camp 2. Le médecin allemand lui a laissé 2 heures à vivre s'il ne redescendait pas immédiatement.
Porté par ses amis, ils le redescendent en pleine nuit, il arriveront bien après 22h00, le coréen est sain et sauf.