Inde - Pakistan, 40 jours ailleurs (2006)

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Pas beaucoup de différence pour moi entre le 15 et le 16 juillet. Je m'endors vers 4h30, je me réveille vers 9h40... Ah non, il s'agit de la pression atmosphérique qu'indique également ma montre. Il est en fait 5h15... La route est plus sinueuse, les montagnes se dessinent, l'air est plus respirable mais nous sommes épuisés. Les chaos de la route, les klaxons et les dépassements aléatoires nous assomment. Il est 12h30, nous arrivons enfin à Manali dans l'Himachal Pradesh, les contreforts de l'Himalaya. On nous avait parlé de 10 heures de trajet, de 12, de 14, de 16 mais pas une fois nous avons entendu parler de 21 heures de trajet dans un bus pourri sans toilette, sans clim. Tout le trajet les fenêtres sont restées grandes ouvertes... Peut-être que la fumée provenant  de quelques substances réprimées chez nous et qui emplissait la cabine du chauffeur, est une cause à cette lenteur excessive... Ceci dit, des paysages splendides et des singes rencontrés nous ont distraits.

   

Nous récupérons nos sacs et appelons sans plus tarder un Rickshaw qui nous emmène à un petit village sur les hauteurs de Manali. Des baraques en pierre, une petite rue principale et la nature à portée de main. Nous dominons la vallée, l'air est frais, l'endroit est très paisible, au loin les glaciers se profilent...

L'endroit est parfait pour rester quelques jours dans cette enclave bouddhiste... Nous sommes ravis.


Lever à 11h00 après une quinzaine d'heures de sommeil... Puis nous partons à la découverte du village, arpentant les paisibles ruelles, assistant à des danses traditionnelles dans les temples, croisant vaches et lapins...

   

Vashisht est un paisible village à 2000 m d'altitude, entouré de vergers. Puis nous partons nous promener, traversons une foret et atteignons la grande cascade qui domine fièrement la vallée. 2h30 de marche loin, très loin de New Delhi... Nous pensons rester encore deux jours à Vashicht.


Lever 12h00, déjeuner, la nourriture est délicieuse. Puis nous empruntons un chemin qui nous mène à Manali. Rencontres, avec une française qui a tout plaqué pour venir s'installer ici. Des enfants se baignent dans le torrent. Nous arrivons à Manali où nous découvrons le quartier tibétain. Temples, stupa, moulins à prières. Nous nous déchaussons et rentrons. Une immense statue de Buddha domine le temple.

       

Nous remontons ensuite la route qui mène à Old Manali, puis empruntons un sentier en forêt qui nous mène à un temple hindou de 4 étages. Déambulations dans Old Manali, petite bourgade à flanc de montagne parsemée d'échoppes et de petits restaurants. Rencontre avec des hindous charmeurs de serpent, je me laisse tenter par un câlin avec un Python. Retour en Rickshaw, quelque peu retardé par la présence d'un éléphant sur la route...

 


Promenade dans les rues de Vashisht, je croise à nouveau les charmeurs de serpent de la veille. Je m'assieds 10 minutes avec eux et discute un peu. " Business is not good "... Ils m'offrent une pierre censée me protéger des morsures de serpents et par la même occasion, de tout le reste.

   

Des instruments de musique, la foule descend la seule rue du village, aujourd'hui, c'est mariage. C'est une longue procession qui défile. La mariée est vêtue d une grande étoffe rouge, brodée de jaune, son visage est caché.

   

La mousson nous attrape, premières gouttes de pluie indienne qui se transforment vite en torrents. Une heure pas plus,  le ciel transpire l'humidité mais la pluie cesse.

Nous finissons la journée à Old Manali autour d'une succulente pizza et d'un fameux Tiramisu.


Lever tardif, nous rendons la chambre. Ce soir, nous partons pour Dharamshala , lieu où vit le Dalai Lama et une petite partie de la communauté tibétaine persécutée et opprimée par le gouvernement chinois. Officiellement, entre 9 et 12 heures de bus... Nous partons en Rickshaw à la station de bus, vaste étendue de boue où jouent des gamins en haillons, nus pieds, escaladant leur montagne de détritus. Ils courent après les chiens qui courent après les ânes qui courent après les vaches qui évitent comme elles peuvent les bus... Nous montons dans le bus, aussi rudimentaire que le précédent, sinon plus. Pas de repose-pieds ni d'appui-tête. Nous devrions arriver vers 5h00 du matin.


Impossible de fermer l'œil, la route serpente sans cesse entre falaise et ravin, nous sommes continuellement ballottés de gauche à droite ou contre le siège devant. Par ailleurs nous semblons éveiller la curiosité des indiens qui nous regardent discrètement en souriant... 2h20, on nous réveille (nous dormions depuis 15 minutes), on nous dépose sur le bord de la route avec deux israéliens, et le bus repart dans un nuage de fumée dans la rue poussiéreuse qui traverse le village sans vie. Deux occidentaux semblent avoir subit le même sort que nous. Ils sont également israéliens et nous expliquent que nous ne sommes pas à Dharamshala, mais dans un village à 10 km au sud... Il est 2h40, il fait nuit noire et pas un bruit. Un taxi vient nous proposer un prix démesuré pour nous monter au village. Nous comprenons peu à peu la machination. On nous dépose à 10 km et le taxi se fait une somme rondelette sur notre dos étant donné que nous n'avons pas le choix. Nous négocions, il ne veut rien entendre. Nous nous concertons et refusons, allons nous asseoir sur les trottoirs poussiéreux en attendant le jour. Le taxi furieux repart. 20 minutes plus tard, un vieux bus arrive, il va à Dharamshala, et pour quelques roupies, il nous y dépose. Avec Anne Gaëlle, nous préférons y dormir, nous voulions dans un premier temps séjourner à Mcleod Ganj, village où vit précisément le Dalai Lama, mais pour cette nuit, ça ira bien. Nous quittons nos compères israéliens, il est 3h20. Nous remontons le sombre escalier qui mène au centre ville, portant avec courage nos deux gros sacs. Nous passons devant une cabane où dorment deux chauffeurs de taxi puis arrivons dans la rue principale, pas un bruit, pas une lumière ni même une porte ouverte... Nous remontons la rue. Une tentative, deux tentatives, toutes les portes des supposés hôtels ou guesthouses sont fermées. Quelques vaches couchées au milieu de la route ne se posent certainement pas les mêmes questions que nous. Tout à coup, au détour d un virage, une meute de chien gronde, montre les dents, nous ne pouvons passer, nous sommes forcés de faire demi-tour. Seule solution: réveiller le chauffeur de taxi et lui demander de nous trouver un hôtel ouvert. Il est 3h50. Nous réveillons le chauffeur et lui exposons notre souci. Il nous emmène. Premier hôtel, nous réveillons le gars, l'hôtel est complet. Deuxième hôtel, nous réveillons le gars, il reste une chambre ! Nous la prenons. Nous nous couchons sur une planche en bois, vers 4h15 morts de fatigue. Lever vers 12h00, réveillés par le tumulte de la ville. Nous retournons à pied à la cabane des taxis et montons à Macleod.  Macleod est un village perché où vivent le Dalai Lama et une bonne partie de la communauté tibétaine. Le village est accroché à la montagne et les vues et les perspectives qu' on y découvre, sont impressionnantes.

Nous trouvons un hôtel pas cher (4 euros) avec vue sur la vallée. Nous nous douchons, puis déjeunons, nous en avions besoin... La mousson nous rattrape, il pleut des seaux, mais ça ne dure pas. Puis nous partons à la découverte des environs. Nous descendons jusqu' à Tsuglagkhang, lieu de résidence du Dalai Lama, monastère et lieu de prière. Nous y entrons et évoluons librement au sein de cette enclave vouée à la méditation. Ici, des moines reçoivent des enseignements, là bas, ils s'exécutent en prière collective... Parfois un singe passe, et dans un recoin, l'entrée d'un temple décoré à la gloire de Buddha.

   

Le lieu et serein, pas un bruit, seulement de temps en temps ces sonorités graves et nasales caractéristiques de la méditation, ou les moulins à prière qui roulent et se succèdent, sous l'impulsion des mains du croyant...

   

Nous prenons congé du lieu et prenons un sentier escarpé, qui plonge dans cette forêt quasi tropicale. Nous arrivons au bout de 10 minutes au Tse Chok Ling Gompa, un monastère à flanc de montagne, où vivent quelques dizaines de moines. Nous en faisons le tour, croisons des moines affairés aux tâches les plus simples (ménage) mais aussi plongés dans d'étranges méditations.

   

Nous remontons le sentier, et prenons un peu de repos après cette longue journée...


Journée off, il pleut du matin au soir. Dans les restaurants, le serveur nous donne papier et stylo pour que nous passions nous-mêmes la commande.

 

 

 

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Photos et textes © Pierre Letienne