Bolivie - Chili, aux pays des superlatifs... (2005) |
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La route est impressionnante, elle dévale de 4550 mètres, d’une seule traite, jusqu'à San Pedro de Atacama, à 2400 mètres, une oasis en plein désert. Arrivés à San Pedro, les douaniers nous font vider nos sacs après avoir désinfecté nos chaussures. Nous sommes tellement fatigués que nous ne nous apercevons pas qu’il fait plus de 25°c, je porte toujours ma doudoune en duvet… 45°c d’amplitude thermique en quatre heures, le choc est brutal, violent. Nous sommes déposés à l’hôtel vers 11h30, enfin une douche et des vêtements propres ! San Pedro est un village classé, une oasis dans le désert le plus aride du monde, ses ruelles et ses maisons sont en terre. Mais les lois mercantilo-touristiques lui donnent un aspect international. Il est cependant agréable d’y flâner à condition d’avoir le budget. En effet, les prix pratiqués nous font hésiter à rester.
Journée off, nous sommes tous les
deux terrassés par le choc
thermique, Anne Gaëlle restera le
plus clair de son temps alitée et
prendra des antibiotiques. Nous
allons visiter brièvement la superbe
église soutenue par une charpente en
bois de cactus, essayons de dîner,
nous n’avons absolument pas faim.
Fort heureusement, nous trouvons sur
la carte une purée « maison » qui me
rappelle celle de ma grand-mère !
Nous allons nous coucher. Nous rendons la chambre à 11h00, petit déjeuner et louons des vtt et un snowboard pour tester les immenses dunes de sables dans le désert d’Atacama. Nous nous engageons dans la Vallée de la Mort, les rochers aux lignes effilés, les couleurs et la chaleur n’ont rien à envier à son homologue des Etats Unis. La progression en vélo semble être une calvaire pour Anne-Gaëlle, je m’en veux…
Je teste une dune, une
deuxième un peu plus loin,
deux-trois photos, peu convaincant…
Nous repartons et nous croisons
trois cow-boys à cheval, l’ambiance
est résolument western. De retour à
San Pedro, nous prenons le bus «
Colque tours » pour avoir un aperçu
plus élargi de ces immensités. Les
paysages sont exceptionnels,
l’afflux de touristes l’est beaucoup
moins.
Nous repartons dépités. Une petite
purée avec Jean Luc et Marie et nous
prenons le bus pour Arica, la ville
la plus au nord du Chili, en bordure
du Pacifique. Au programme : onze
heures de bus sur la Panaméricaine.
22H00, arrêt à Calama, une dizaine
de mineurs monte dans le bus après
leur journée de travail, ils sont
ivres morts. Commence alors pour moi
une longue nuit d’observation au cas
où… Trois policiers montent,
inspectent, les mineurs se calment
et repartent de plus belle… Enfin
vers 01h30, ils ronflent, je
m’assoupis.
Réveil vers 06h00 après une nuit
courte et mouvementée. Nous
plongeons dans la mer de nuage, nous
arrivons à Arica, ville portuaire
agréable sans pour autant pourvue de
charme. Nous sommes au niveau de la
mer, à 10 mètres d’altitude, le
temps est gris, comme souvent sur
ces villes qui offrent leur côte à
l’Océan Pacifique. Nous sonnons à
la Residencial Blanquita, une
pension bon marché, tenue par une
catholique extrémiste mais néanmoins
sympathique. Pas cher, propre, kitch
à souhait, une vierge trône au
milieu d’un sanctuaire qui lui même
trône au milieu de l’entrée. Petite
sieste, courte promenade le long du
Pacifique, entre Pélicans et
surfeurs, et déjeuner au MacDonald !
Nous dévorons. Encore une petite
sieste, puis nous déambulons dans le
centre ville animé d’Arica, où nous
discutons une demi-heure avec un
Chilien qui a déjà effectué un
voyage en France. Coucher.
Départ matinal pour La Paz. Nous ressortons de cette mer de nuage, puis, après avoir écrasé un chien, surgissons au beau milieu des montagnes. En quatre heures de temps, nous sommes un peu hébétés à 4500 mètres d’altitude. Formalités à la frontière chilienne, les mêmes à la frontière bolivienne. Les paysages sont de toute beauté, nous sommes dans le parc du Lauca, les volcans enneigés pointant leur dôme à plus de 6000 mètres, se succèdent : Parinacota, Sajama…
Dans le bus, je sens qu’on me touche les cheveux. Je me retourne, une vieille bolivienne me regarde en souriant. Nous arrivons enfin à La Paz, vers 18h00, avec l’étrange sentiment d’arriver chez nous. Nous allons dîner dans un restaurant « chic », à savoir 10 euros à deux : j’essaie le steak de lama, ce n’est pas mauvais, bon même, mais ce n’est ni de la viande blanche, ni de la viande rouge. Hôtel et au lit.
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Photos et textes © Pierre Letienne |